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Le dopage dans le musculation : interview d’un dopé (2/3)




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Après l’envers du décor, ce coup-ci, nous allons véritablement entrer dans le décor.

Interviewé sous anonymat pour ne pas avoir de problèmes, nous allons essayer de comprendre les raisons qui poussent un amateur, sans objectif de compétition à se doper.

Nous allons aussi voir comment le monde du dopage s’organise avec l’achat des produits, les préparateurs chimiques, qui conseille quoi…

Cela va rappeler à certains les Muscle Mag de Jean Texier et c’est l’ambition que j’ai pour cet article.

Bonne lecture à tous.

1 – Je tiens tout d’abord à te remercier de nous faire partager ton expérience sur le sujet avant d’aborder la première question. Est-ce que tu peux décrire un peu ton parcours dans le domaine de la musculation ?

Avant de commencer je vais me présenter : j’ai un peu moins de 35 ans, je fais 1,70m pour 77 kg et j’ai commencé la musculation en salle il y a environ dix ans.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je souhaiterais évoquer les raisons pour lesquelles je me suis mis à la musculation.

Lorsque j’avais une dizaine d’années, j’ai commencé à montrer quelques signes de prédisposition à la prise de poids : j’étais un peu enrobé. Ainsi, vers l’adolescence, j’ai commencé à ne plus aimer mon corps et c’est alors que je me suis décidé à perdre du poids et à me muscler. Il y avait du boulot puisque à l’âge de 12 ans je faisais 71 kg pour environ 1,60m.

J’ai d’abord commencé par mettre en place un plan alimentaire plus équilibré en diminuant fortement les sucreries et autres tentations. Parallèlement, je me suis intéressé au sport : course à pieds, sports de combat. C’est à cette période, vers l’âge de 17 ans, que j’ai commencé la musculation chez moi avec une simple paire d’haltères ajustables achetées en grande surface.

Ainsi, l’association d’un régime peu calorique, de sport et de quelques mouvements de musculation m’ont permis de me débarrasser quasi totalement du surplus de graisse. Malheureusement, je me suis retrouvé d’un coup avec un poids de 55 kg avec une petite bouée autour de la taille pour 1,70m. L’image obtenue n’était pas celle recherchée initialement.

C’est donc vers l’âge de 18 ans que je me suis dirigé vers la salle de musculation la plus proche avec comme objectif prioritaire de prendre du muscle et de la force afin d’être plus performant dans les autres sports que je pratiquais. Mais au bout d’un an, j’ai décidé de laisser tomber les autres sports, par manque de temps et de motivation. La musculation devenant ainsi ma seule activité sportive sérieuse à partir de ce moment là.

2 – Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Pourquoi as-tu commencé à te doper ?

J’ai commencé à prendre des produits dopants après environ cinq ans d’entraînement en salle. Je ne me rappelle plus exactement ce qui m’a décidé à franchir le pas mais cela était sans doute dû à une multitude de raisons : les retours d’utilisateurs sur les forums de musculation tels que Bodyinfos vantant les mérites de telle ou telle cure, la curiosité de faire décoller mes performances, une insatisfaction permanente de mon corps et envie de progresser plus rapidement.

Je ne crois pas à cette époque avoir été influencé par des athlètes de mon entourage mais par la suite, ce fût le cas. 

3 – Il est vraiment difficile de trouver des informations fiables sur l’utilisation des produits, sans parler des problèmes pour s’en procurer. Comment as-tu fait pour avoir les bonnes informations et des produits fiables ?

C’est une bonne question. En fait, il semble difficile au début de trouver les informations et les produits. Ce fût mon cas puisque avant de trouver “la personne adéquate”, je suis tombé sur des revendeurs peu scrupuleux, fournissant des “fakes” (contrefaçons) ou bien demandant l’argent mais sans rien envoyer en retour. D’ailleurs, jusqu’à ma dernière cure, je n’ai jamais pu être à 100 % sûr de la qualité des produits : il faut faire confiance…

Ainsi, pour ma première cure, c’est un “ami” d’un forum qui m’a informé et vendu des produits. Ensuite, j’ai appris par moi-même dans des livres (anglo-saxons), par internet via des forums et des articles scientifiques. En fin de compte, c’est grâce à internet que j’ai trouvé des contacts via les forums et les liens qui sont créés.

Au fur à mesure du temps, j’ai appris à connaître les prix, les conditionnements et la négociation afin d’obtenir les produits au meilleur rapport qualité/prix sur le marché noir (mafia des pays de l’Est et pharmaciens grecs, français peu scrupuleux). Tous ces produits je les ai acheté par correspondance (contact email ou sites) mais avec mes vraies coordonnées ce qui n’est pas le cas de tout le monde : il y a quelques utilisateurs qui utilisent de fausses pièces d’identité, adresses fictives… Moi je n’ai pas voulu aller jusque là puisque cela représente un risque supplémentaire vis-à-vis de la loi.

Enfin la dernière année durant laquelle je me suis dopé, j’ai demandé l’avis d’un coach français réputé afin de tester mon potentiel à son maximum. J’avais décidé de mettre une grosse partie de mes économies dans ma préparation : suivi diététique, entraînement et bien entendu produits dopants. J’ai réalisé ce suivi par correspondance avec des visites de temps à autre afin de voir l’évolution. Ayant plus confiance en ses sources, il m’a fourni les produits des cures prescrites par ses soins.  Je tiens à préciser qu’il ne m’a jamais incité au dopage mais ne m’a demandé de réfléchir non plus : il m’a directement proposé différentes cures selon mon budget et mes objectifs.

Enfin concernant les risques, j’ai essayé au maximum de m’informer afin de les limiter. Je prenais donc des suppléments spécifiques à base de plantes pour protéger le foie et d’autres pour éviter certaines carences en potassium par exemple. Je limitais en temps voire bannissais l’utilisation de certaines substances plus nocives. J’ai aussi pu effectuer un léger suivi médical par le biais des analyses sanguines afin de vérifier les constantes de base comme le taux de cholestérol. Il est évident que ce n’était pas suffisant mais mon médecin n’était pas au courant.

4 – Au total, tu as fait de combien de “cures” comme on dit dans le milieu ? Tu prenais quoi ?

La première année, je n’ai fait qu’une seule cure de huit semaines à base de testostérone et l’un de ses dérivés en très faibles doses pour le milieu. Les deux produits étaient en intramusculaire donc je te laisse imaginer, la première fois et les suivantes que l’on prend une seringue et que l’on se la plante dans la cuisse ou le mollet, ce que l’on ressent. On a peur de mal faire, de la douleur mais surtout on prend conscience pendant cet instant que le geste n’est pas anodin. J’avais l’impression d’être un junky, ce qui n’est pas faux dans un certain sens. Ensuite, on prend l’habitude. Durant les autres années, j’ai tourné sur trois à quatre cures par an de six à douze semaines.

Concernant les produits que j’ai pu utiliser la liste est longue. Je pense avoir fait le tour de toutes les substances sauf celles qui m’étaient contre-indiquées comme les produits à trop forte rétention d’eau, aromatisant et ceux qui étaient vraiment trop dangereux à court terme.
J’ai donc utilisé des produits sous forme de comprimés et de produits à injecter de façon intramusculaire comme la testostérone et ses nombreux dérivés tels que la nandrolone, boldenone, stanozolol… D’autres comme l’insuline (une seule fois sur cinq semaines sur les conseils de mon coach) couplée avec de l’hormone de croissance et de la T3/T4.
 
Afin de limiter les effets secondaires indésirables et les baisses de résultats des périodes “offs”, j’ai dû prendre une multitude de médicaments : anti-œstrogènes sous plusieurs formes ainsi que l’HCG pour relancer éventuellement la spermatogénèse. Cependant, à force de lire des études contradictoires, j’ai souvent changé de protocole tout comme la plupart des utilisateurs qui se fient aux dernières cures et post-cures “à la mode”.

Interview vérité : les dessous du bodybuilding

5 – Maintenant, la question que tout le monde se pose, c’est :  “est ce que les effets étaient à la hauteur de tes attentes ?”

À vrai dire, si les résultats avaient été plus importants je n’aurais peut-être pas arrêté aujourd’hui. Je pense, et ce n’est que mon opinion, que si l’on n’a pas une bonne génétique à la base, les résultats avec ou sans produits seront toujours inférieurs à ceux des autres. D’ailleurs, je n’ai souvent été entouré que de “dopés” pour qui cela fonctionnait vraiment bien ou des “naturels” plus doués que moi ce qui n’est pas évident à vivre lorsque l’on prend des produits.

Donc pour résumer : pas vraiment de meilleure récupération, plus de congestion au quotidien, certains muscles se développant plus vite mais pas les points faibles. Meilleure qualité musculaire sans conteste (stries plus apparentes). Du coté performances, elles montent assez vite au tout début avec un meilleur influx nerveux mais les douleurs et blessures aussi.

Concernant le “roid rage”, j’avais un peu plus la “gniak” durant l’entraînement mais cela s’arrêtait là ; je n’ai jamais vraiment eu de comportements agressifs marqués ou de troubles de l’humeur. Maintenant, mon seul lecteur MP3 me suffit pour me “booster” !

6 – J’imagine que, quand on se dope, on est encore plus sérieux sur la diète, à l’entraînement, non ?

Oui et non. Je m’explique : oui, on est plus sérieux sur la diète et l’entraînement car cela devient véritablement obsessionnel, on ne pense qu’à cela afin de ne pas gaspiller du temps sous cure.  Cependant, cet état d’esprit se retrouve même en étant naturel…

Ensuite, tant le régime diététique que l’entraînement, ils ne varient pas d’une planification “au naturel” : entraînements à fond de types cycliques : lourd, léger, techniques d’intensification… La différence venant peut-être du nombre de séances puisque l’on peut sans aucun problème faire cinq à six séances très intensives par semaine voire même deux fois par jour. Concernant le régime, il est un peu plus protéiné mais pas énormément (2,5 g à 3,5 g par kilogramme de poids de corps) puisque le simple gramme de protéine était fixé. Bien entendu, tout cela m’est personnel et d’autres culturistes se goinfrent de protéines sans trop savoir pourquoi parfois…

Pour revenir à la gestion de la diète, les écarts sont moins graves, puisqu’avec certains produits, les sucreries, pizzas, fast-foods… permettent de gonfler encore plus vite au niveau musculaire. Ainsi, il est même nécessaire de manger ainsi de temps à autre. Néanmoins, on prend quand même du gras mais ce n’est pas important puisque la sèche sera beaucoup plus facile aussi.

7 – Au final, tu as complètement arrêté les produits. Pourquoi cette décision ?

J’ai eu une copine qui aimait les muscles et qui était au courant. Elle avait elle-même pris des produits non hormonaux pour sécher. Mes amis d’entraînement étaient au courant, du moins ceux qui en prenaient aussi. C’est aussi cela qui entretient le cercle vicieux. 

Ma famille n’était et ne sera sans doute jamais au courant. Il n’y a jamais eu de questions à ce sujet. En revanche, ma copine à l’époque a menacé de me quitter si je n’arrêtais pas tout de suite les produits. Elle n’était pas au courant mais un jour elle a trouvé des produits chez moi et surpris des conversations. J’ai plus ou moins arrêté après cette dispute mais cela n’a pas duré. J’ai menti par omission sans aborder le sujet. Elle s’en doutait parfois mais j’ai toujours contourné le problème. Je n’ai jamais eu le moindre effet négatif sur la libido, seulement le coté positif.

Maintenant, j’ai décidé d’arrêter pour plusieurs raisons. D’abord, je pense avoir vu ce que je voulais voir. Je suis finalement déçu du résultat surtout lorsque je fais le point sur les risques pris. Je n’ai pas eu de problèmes particuliers comme une faible spermatogénèse, baisse de libido, abcès, si ce n’est deux ou trois boutons d’acné et une petite gynécomastie qui disparaissait d’elle-même. Néanmoins, je suis conscient que j’ai mis ma santé en jeu, que j’ai peut-être diminué mon espérance de vie et donc que je ne veux pas faire empirer les choses.

De plus, j’ai eu beaucoup de douleurs voire de blessures. Mes articulations me faisaient souffrir ainsi que mes tendons. D’un point de vue psychologique, il n’est pas évident d’arrêter mais je me demande s’il n’est pas plus dur de continuer. En effet, on se pose beaucoup de questions : pourquoi je me dope, lorsqu’on se regarde dans le miroir avec une seringue à la main cela fait peur (même si je n’ai jamais eu peur des injections).

On risque sa vie pour quelques kilogrammes qui repartiront aussitôt la cure terminée et pour subir les réflexions hors cure de son entourage du type : “qu’est-ce que tu as perdu, tu as arrêté la musculation ?” On sacrifie une partie de son argent pour se faire du mal. On se ment à soi-même en essayant de se convaincre que tout ceci à un sens, on ment à ses proches, alors on ne voudrait être entouré que de gens qui comprennent ce que l’on fait. L’image que l’on se renvoie n’est plus vraiment la nôtre. Voilà les questions que l’on peut se poser…

Arrêter tout cela me permet ainsi de me recentrer sur les choses essentielles de la vie comme la construction d’une relation amoureuse épanouissante, d’une vie de famille et d’une pratique sportive saine.

Interview vérité : les dessous du bodybuilding

8 – Maintenant, si c’était à refaire ?

Paradoxalement, je ne regrette rien. Je sais que j’ai pris des risques, mais j’ai toujours été comme cela dans la vie : j’ai envie de tester mes limites afin de savoir ce que je peux faire.

Finalement si je témoigne aujourd’hui en tant qu’ancien utilisateur, c’est tout simplement dû à l’absence de changements spectaculaires sur mon physique et à mon sentiment d’avoir fait le tour de la question sur ce sujet. Ensuite, j’ai d’autres priorités maintenant et ma santé passe avant tout.

Enfin, j’ai toujours fait très attention à la santé, à l’hygiène de vie de mes proches (vis-à-vis de la nourriture, du tabac…) alors je me dis que j’ai été d’un égoïsme extrême de ne pas comprendre leur réaction négative face à mes propres actes… 

9 – Désormais, tu t’entraînes naturellement. Est-ce que tu as gardé des acquis des produits ?

Cela fait environ deux ans que je m’entraîne naturellement. Il m’est difficile de dire si j’ai gardé des acquis puisque régulièrement je reperdais presque tous les acquis au fur et à mesure des pauses entre les cures.

J’ai fait des progrès bien entendu en terme de force et de volume musculaire mais je pense que ce qu’il me reste est dû à une progression naturelle. Depuis que j’ai arrêté, j’ai perdu de la masse de façon globale mais pas sur des muscles spécifiques si ce n’est peut-être les avant-bras. J’ai du mal à le déterminer puisque mes mensurations ont toujours fait le “yo-yo” entre la période de prise de masse et de sèche.

Maintenant, le plus dur en repassant “naturel”, ce n’est pas directement lié à l’entraînement puisque j’ai toujours globalement de bonnes sensations de congestion même si elles arrivent plus tardivement, mais plutôt les commentaires des autres pratiquants, de l’entourage qui nous dit que l’on a maigri, que l’on ne doit plus s’entraîner autant qu’avant… Cependant, comme évoqué précédemment, je subissais déjà ces critiques en post-cure.

Le changement de coach m’a aussi permis de remettre de l’ordre dans mes idées, dans la vision de ce sport et m’a permis de continuer à progresser par rapport au niveau que j’avais sous dopants. Cette progression est constante en termes de force et de résistance puisque je progresse de semaine en semaine.

Sur le plan musculaire, cela est beaucoup moins visible mis à part un ou deux points forts.  Sur mes points faibles et un de mes points forts, la perte de congestion fausse peut-être un peu la réalité mais il me paraît difficile de retrouver mon meilleur niveau sous produits.

10 – C’est maintenant le mot de la fin. Si tu as quelque chose à dire pour finir cette interview, je te laisse la parole.

Je comprends le dopage pour les professionnels dans d’autres sports ou l’argent est en jeu, mais a part peut-être pour le plaisir de la découverte, pour un amateur c’est un trop gros risque d’autant qu’on n’est jamais sûr de pouvoir arrêter !

Le fait d’avoir un corps bodybuildé est synonyme de beauté, de santé et finalement si l’enveloppe corporelle est belle, sculptée, l’intérieur est pourri…

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Rudy Coia
Rudy Coia est coach perso musculation et de diététique depuis 2006 et co-fondateur du site SuperPhysique. Il a coaché avec succès des milliers de pratiquants.

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